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jeudi 30 septembre 2010

Le prêt d'auteurs, finalement !


Il y a des témoins... C'est une idée qui m'était venue lors d'une discussion avec des collègues à l'ENSSIB, début 2005, plutôt sur le ton de la plaisanterie ou du truc un peu délirant qu'on déroule mais qui finit par aboutir à un tout suffisamment cohérent pour que je le mémorise et le mette de côté dans un coin de ma tête.
Cette'idée était simple. Elle consistait à dire que les projets de résidences d'écrivains mis en place par les bibliothèques pourraient changer de dimension si, en plus des conférences-rencontres, des ateliers d'écriture et de la création d'oeuvres par les auteurs eux-mêmes, on proposait aux usagers de la bibliothèque d'emprunter l'auteur en résidence pour une durée déterminée. Ainsi, au lieu de ne proposer au prêt que le produit fini, le livre, la bibliothèque proposerait à ses lecteurs d'accéder au gisement de matière première, l'auteur.
A priori, l'emprunteur pourrait retirer de cette expérience la richesse d'un échange avec un créateur, sur place à la bibliothèque, dans un café ou à son domicile. Quant à l'auteur, ces échanges ne pourraient que qu'enrichir son expérience et nourrir sa création.

L'idée était là, mais je n'ai jamais eu ni l'occasion ni vraiment l'envie de la concrétiser.
Peu de temps après, on a entendu parler ces "catalogues vivants" en Hollande et dans le nord de l'Europe (en Turquie aussi, dernièrement), avec du "prêt" de personnes représentatives de minorités. Un concept qui ne me plaît pas trop.
Pour ma part, j'ai quand même utilisé l'analogie avec le prêt de documents pour le projet de prêt de bibliothécaires, mais depuis tout ce temps je guettais sans succès des informations sur la réalisation d'un projet de prêt d'auteurs.
Cette information, elle est finalement arrivée il y a deux jours, via une alerte Google : ce samedi 2 octobre, à la Maison de la Cour de la Bellone de Bruxelles, dans le cadre de la Nuit Blanche, Pierre-Philippe Fouret et 7 avril production vont faire une proposition artistique présentée comme suit : "Il faut considérer le projet comme une bibliothèque classique sauf qu'au lieu de louer un livre, on loue un auteur vivant pour une durée d'une heure. Les visiteurs viennent dans un local aménagé en bibliothèque et parcours les différentes étagères. Ces étagères constituent la bibliothèque. Sur la partie supérieure de l'étagère on trouve une fiche descriptive de « l'œuvre » tel que le titre et un bref résumé de l'histoire ou de la performance et « l'auteur » qui se trouve intégré dans l'étagère même.". 
L'analogie avec les bibliothèques est poussée à fond, puisque la bibliothèque a un catalogue, des informations pratiques sur l'accès et les horaires, une politique d'acquisitions et un règlement de prêt !

Alors, c'est sûr, ce projet qui finit par sortir n'est pas inclus dans l'offre de service d'une bibliothèque, mais le plus étonnant c'est que ce projet artistique est intitulé Bibliothèque public !!
Je ne sais pas  si c'est un hasard complet, mais pour le coup l'idée du titre de ce blog, Bibliothèque = Public, ne n'est venue qu'au moment de le lancer, début 2007, et sans aucun lien avec l'idée du prêt d'auteurs.

1 commentaire:

27point7 a dit…

Je ne sais pas pour le prêt d'auteur, mais moi je veux bien faire le catalogue vivant. Je finis de l'apprendre par coeur, et on en reparle ;-)

Mathieu